samedi 5 juin 2004

Hell, Lolita Pille, Paris, 5 juin 2004

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Voilà une petite qui a bien lu Brett Easton Ellis. Elle en donne une version parisienne, moins hallucinée et donnant plus de prises au lecteur. Cependant si elle était capable d’en faire 600 pages on pourrait crier au génie (les 220 pages de Hell se lisent en 4 heures). Et si vraiment elle a écrit ça à 17 ans c’est très impressionnant. Elle écrit très bien, on sent la rage, le ton est juste, l’auteure est renseignée, crédible, très peu de la puérilité qu’on pourrait attendre de n’importe qui à 17 ans.

D’ailleurs Hell est majeure, 18 ou 20 ans ; elle est bien sûr extrêmement belle, extrêmement riche, extrêmement intelligente et extrêmement dépravée. Elle habite dans le 16ème, ne fout plus rien depuis son bac à part s’enfiler des montagnes de coke, claquer des milliards de tunes en restos et boites (Bains, Cabaret, Queen) et se lever à 17h. Elle traîne avec ses copines et consomme des mecs, jusqu’au jour ou Andrea l’embarque dans sa Porsche. Un truc que Brett Easton Ellis ne dirait jamais : ces deux-là sont vraiment amoureux l’un de l’autre et le livre est une histoire d’amour. Amoureux, ils abandonnent la coke et les boites pendant six mois, puis l’ennui les gagne, alors ils se remettent à la coke et aux boites encore plus fort, se perdent en route, se séparent, retournent chacun de leur côté à leurs vies vaines. Au moment où Hell et Andrea se rendent compte qu’au final ils préfèrent quand même se faire chier ensemble, Andrea se crashe en Porsche à la Concorde. Alors Hell n’a plus qu’à retourner se taper plein de Coke et plein de boites en réalisant qu’avant elle était pas encore complètement désespérée et que maintenant ça y est. Cool… La dernière scène, c’est Hell qui remet illico dans un taxi un quidam littéralement ramassé au Queen et ramené chez elle, dont elle a obtenu un enculage dans la bibliothèque de papa.

Une bonne petite lecture divertissante en somme ; les méchancetés infligées par Hell et Andrea à tout ce qui n’est pas Hell et Andrea sont particulièrement réussies. Je me demande si la jeune Pille (pseudo en hommage à ses inspirateurs ?) a écrit d’autres choses depuis : si elle réussit la même légèreté et la même rage en plus dense, ça va cartonner… Enfin question référence culturelle, elle enfonce Adam Thirlwell très profond. Outre la Traviata racontée in extenso, elle cite Vivian la pretty woman : définitivement cool.

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