mardi 29 juin 2004

Zombies, Brett Easton Ellis, Portugal, fin juin 2004

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Dernier ouvrage de Brett Easton Ellis publié en français que je n’avais pas lu, prêté à G. qui m’en avait dit le plus grand mal et… heureuse surprise. Toujours l’artifice habituel de cet écrivain, qui lui permet d’allier légèreté et dramaturgie : des personnages absolument creux, littéralement vides, qui ne se distinguent les uns des autres que par certains tics consuméristes obsessionnels. La peinture d’une société de consommation dégénérée au dernier stade, dans laquelle il est hors de question d’envisager de survivre sans Wayfarer. Il en résulte une frivolité charmante et le désespoir le plus noir. Et comme toujours répétition du même motif à l’infini , avec absorption régulière d’anti-dépresseur et de stimulants divers, pour l’ambiance claustrophobique… Quand on y réfléchit à froid, difficile de comprendre le plaisir morbide que l’on ressent à la lecture d’Ellis.

Zombies présente tout de même la particularité d’être un recueil de nouvelles, ce qui fait que les personnages sont plus facilement identifiables que d’habitude, et il y a des liens, qui restent flous, entre les personnages des différentes nouvelles, si bien que l’on a finalement l’impression que ces histoires successives ont moins ni queue ni tête que dans Moins que zéro ou Les lois de l’attraction. Pour ce qui est des liaisons entre les différentes nouvelles on dirait qu’Ellis s’est inspiré de Manhattan Transfer, et en tout cas c’est très amusant. Au final ça donne du Brett Easton Ellis light, mais réussi : c’est plus léger et plus ludique, mais la saveur et le goût âcre sont bien là.

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