dimanche 10 octobre 2004

Penser avec Mounier, Jean-François Petit, Paris, octobre 2004

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Trouvé aux Semaines sociales de France, à Lille, où j’ai répondu avec grand plaisir à l’invitation de mes religieux de parents, cet opuscule aux airs de propagande sectaire me tendait les bras : des années que le nom d’Emmanuel Mounier me passe sous les yeux, comme inspirateur du journal Le Monde, penseur chrétien mais respectable, inspirateur des Semaines sociales et des centristes, sans jamais que quiconque soit foutu de mettre une idée précise à côté de ce nom, si ce n’est le sempiternel terme de « personnaliste » et la supériorité, ou plutôt la suprématie absolue de la personne humaine qu’il suppose.

Et bien il m’aura fallu en passer par cet essai médiocre, idolâtre et passablement ennuyeux pour comprendre qu’il n’y a rien d’autre à chercher chez Mounier, mais que c’est déjà beaucoup. Il semble que l’idée de base de Mounier soit de refuser tout systématisme, conçu comme entravant la liberté personnelle. De là découle qu’il existe si peu d’affirmations, voire d’idées, mounieristes. Dès lors la morale doit être une déchirure, une remise en cause permanente : la morale est dans le questionnement lui-même, plus que dans le résultat auquel il aboutit. C’est peu, et c’est beaucoup, mais bon je le savais déjà, par ma mère.

Et en tout cas Jean-François Petit est un bigot apologétique.

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