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Après Jean-François Petit et la thèse mystérieuse de Vincent sur le droit des contrats, retour au plaisir de la lecture avec ce roman récent (2002) acheté sur un coup de tête après avoir lu le « journal de la semaine » remarquable de Tawni O’Dell dans Libé un samedi. Pleins de vraies qualité d’écrivain, un ton, et du plaisir, mais gâché par la timidité, qui pousse l’auteure à surcharger la trame et à alourdir le récit de digressions toujours plaisantes mais parfois mal amenées.
Le fond de l’histoire est intéressant, mais les péripéties sont vraiment corsées : Harley se retrouve chef de famille, à devoir subvenir aux besoins de ses trois petites sœurs Amber, pouffiasse de 16 ans, Misty, froide et imperturbable, 12 ans, et Jody, qui se contente d’être mignonne. La mère de ces gamins est en prison après avoir buté le père d’un coup de fusil, ne pouvant plus supporter qu’ils battent ses gamins. C’est du moins la version officielle, parce qu’on découvre petit à petit qu’en fait c’est Misty qui a buté son père en essayant de buter sa mère, coupable de ne pas les avoir protéger. Cette dernière a préféré s’accuser plutôt que de continuer à affronter le reproche vivant que constituent ses enfants et les tentatives de meurtre de sa fille. Harley, puceau complexé de 19 ans, se fait dépuceler en route et de belle manière par Callie, une mère de famille du voisinage, mais sa sœur Amber explose Callie d’un coup de fusil : elle est amoureuse de son frère qu’elle tripotait étant petite, compensant ainsi les violences paternelles. Ca a l’air tiré par les cheveux et en même temps ça fait penser à l’étrange relation entre P. et sa sœur.
Même si le final est décevant de surenchère, ça reste bien, parce qu’il y a un ton, et ça me paraît en tout cas infiniment supérieur, dans un registre analogue, à L’œuvre déchirante d’un génie renversant, de David Egger.
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