mardi 1 novembre 2005

Journal, Jules Renard, Paris, 1er novembre 2005

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Petite lecture anodine, ces extraits du journal que Jules Renard a tenu de 1887 à 1910, réunis par un certain Claude Barbousse, sont finalement sympathiques. Assez peu de traits d’esprit saillants (on se demande où Bouvard va pêcher ses citations) et un personnage finalement assez triste, parfois médiocre, dont la plus grande réussite semble avoir été son couple et son amour jamais démenti pour Marinette. Sa vie partagée entre six mois parisiens rue du Rocher à fréquenter le milieu littéraire et théâtral, et six mois à Chitry, village de la Nièvre dont son père était maire et dont il deviendra conseiller municipal, laisse pas mal de place au spleen et à l’ennui. Tourné de façon presque avant-gardiste vers l’introspection et le retour sur une enfance mal vécue (dont il tirera Poil de carotte en rebaptisant ses parents les Lepic), Renard se regarde le nombril sans retenue, mais après tout c’est bien l’objet d’un journal.

Qu’est-ce qu’on en retient ? Pas grand chose, passées la description amusante de la vie de l’époque et peut-être comme le note Barbousse dans son introduction les contradictions du bonhomme, citadin mais paysan, socialiste pacifiste mais pas totalement net sur les juifs, passablement conservateur et méprisant le suffrage universel, rêvant de frasques sexuels mais menant une vie de famille rangée… Cette personnalité contradictoire débouche sur un certain mal être, que la littérature permet de rendre pittoresque et suffisamment agréable pour valoir d’être vécu.

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