mercredi 2 février 2005

Moby Dick, Hermann Melville, Paris, 2 février 2005

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Pas facile de cerner les enseignements de cet énorme classique, à la fois extrêmement simple et extrêmement riche. Ishmael, sans que l’on sache très bien pourquoi, veut absolument partir à la chasse à la baleine, peut-être parce qu’il a envie de se débrancher le cerveau quelques années et de méditer un peu. Il s’enrôle alors sur le Pequod, à Nantucket, avec son ami récemment rencontré Queequeg. Quelque temps après le départ, le capitaine Achab paraît enfin sur le pont et révèle toute l’étendue de sa folie à l’équipage : il veut retrouver et tuer la baleine blanche, Moby Dick, dans l’attaque de laquelle il a perdu sa jambe et c’est là l’objectif absolument obsessionnel et unique de son expédition, et de sa vie. À la fin de son tour du monde, et après avoir cherché Moby Dick tout autour du globe, le Pequod la retrouvera et lui donnera enfin l’assaut, trois jours durant. Finalement l’ange exterminateur Moby Dick aura raison de tout : Achab, les baleinières et le Pequod lui-même, seul Ishmael survivant miraculeusement pour pouvoir raconter cette histoire.

À la fois roman d’aventure pour ado exalté et livre de philosophie mystique, recueil technique très rigoureux sur les baleines et les us et coutûmes des baleiniers et concentré de dérision au 3ème degré, extrêmement moderne dans sa forme et son ton et typique des romans d’expédition des premiers romantiques genre Chateaubriand, la lecture de Moby Dick est à la fois fastidieuse et plaisante. Il s’agit quand même de 730 pages sans une gonzesse, et sans même un manque de gonzesse signalé. Sauf si Moby Dick est une figure de femme, évidemment… Mais Moby Dick peut être tellement de choses, Dieu notamment d’après Giono qui préface cette édition de poche. Ou peut-être juste une baleine…

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