dimanche 13 janvier 2008

Portrait de l’artiste en jeune chien, Dylan Thomas, Paris, 13 janvier 2008

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A croire que je ne peux pas entendre Bob Dylan parler d’un livre sans courir me le procurer par tous les moyens pour le lire aussitôt. Dans « No direction home », Dylan confie que c’est après la lecture de ce recueil de nouvelles qu’il a choisi son nom de scène. Mais un peu comme pour L’art de la guerre de Sun Tzu qu’il évoquait dans ses mémoires, les promesses tenant au nom prestigieux de l’auteur et au titre excitant du livre ne sont pas tout à fait au rendez-vous. Le style cependant est là, très proche de l’élégance dylanienne. Dylan Thomas fait le récit, à travers une dizaine de nouvelles plus ou moins autobiographiques, de son enfance et de son adolescence au Pays de Galles dans les années 20 et 30. On part des souvenirs de tout petit garçon pour finir sur les premières amours et même si le ton libre, un peu provoquant et subtilement drôle reste le même, le charme exercé par le narrateur s’évanouit progressivement. Est-ce simplement la réalité qui s’éloigne, la poésie qui prend peu à peu le pas sur la confidence ?

Pour autant même dans les premières nouvelles Dylan Thomas parle très peu de lui, c’est son regard sur les personnages et les situations qui est mis en avant : les bonnes qu’il accompagne au parc, une amitié instantanée qui commence par une beigne, un copain qui le rejoint dans sa maison de vacances et appelle sa maman au secours au bout de 24 heures, un début de vacances sous la tente entre garçons, un grand-papa qui fugue pour se rendre à son propre enterrement, … En fait c’est quand même hyper bien, mis à part deux ou trois nouvelles plus ésotériques qu cassent un peu le charme. Je me rends compte que mon engouement est nettement retombé après avoir pris plus de renseignements sur Dylan Thomas, pas loin de la fin du livre, comme si j’avais été déçu que les scènes qu’il décrit datent des années 20 ou 30, alors qu’à la lecture elles me semblaient se dérouler dans la seconde moitié du 19ème siècle. Ou peut-être est-ce la description de son existence de pochetron qui ne collent pas à ses frasques de petit garçon ? Comme une sympathie qui ne tient pas, bizarre…

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