lundi 1 septembre 2008

Le charme des liaisons, Madeleine Chapsal, Niort, le 1er septembre 2008

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Convié il y a quelques années à une fête chez une collègue de travail, j’étais tombé en admiration devant son imposante bibliothèque uniquement composée d’Arlequins. Je lui en avais emprunté un, pour voir, une histoire de châtelaine post adolescente aux amours contrariés qui m’avait si bien pris que je l’avais dévoré en une nuit à peu prés blanche. L’épaisseur psychologique des personnages notamment m’avait surpris et impressionné. Ce nouvel emprunt à la même bibliothèque de référence fait suite à quelques boutades fines sur son titre équivoque. Le bouquin traînait en effet nonchalamment abandonné depuis quelques jours sur le bureau de cette femme mariée.

Bien qu’elle en vantait les mérites en connaisseuse, il est tout à fait désolant. Trois couples bourgeois aménagent comme ils peuvent des mariages qui s’étiolent après 10 à 20 ans de vie commune : Catherine est l’héroïne principale, abandonnée sans une explication par son mari Jean, qui revient deux ans après lui apprendre qu’il la trompait avec Béatrice, une de ses bonnes amies un peu mangeuse d’hommes et négligée par son mari Maurice, tout comme Hélène la troisième copine qui s’est mariée amoureuse mais ne reconnaît plus son Henri, accaparé par sa carrière. Jean revient, donc, mais entre temps Catherine s’est acoquinée de Maxence, un bellâtre ténébreux qui rend ses copines jalouses et déclame à tout bout de champ des tirades pompeuses et dramatiques sur le sombre destin de l’humanité et de la planète terre. Après quelques tergiversations et un petit coup de rappel révélateur, Catherine dégage son mari inconséquent et s’éloigne au bras de Maxence pour une relation enfin mature.

Le ton est globalement niais, les personnages caricaturaux et plats (au point de confondre régulièrement les couples Henri/Hélène et Maurice/Béatrice, à chaque fois des femmes oisives délaissées pour la carrière de Monsieur, d’ailleurs pas une femme ne travaille dans ce brûlot progressiste) et le récit mal ficelé : des incohérences, des redites, des erreurs techniques affligeantes… Mamie Chapsal s’essaie à l’amour au temps des téléphones portables et d’internet mais on sent que c’est de la vieille école : pour elle apparemment SMS et texto ne sont pas la même chose et personne ne l’a informé que seuls quelques dinosaures doivent encore se débrouiller sans l’affichage du numéro appelant ; cela dit on comprend là à quel point toutes ces facilités techniques empiètent sur le mystère de la romance (dans son acception chapsalienne tout spécialement, sinon c’est juste un charme différent et pas mal de complications supplémentaires envisageables…).

L’amusant est que j’ai entamé ce récit sur le chemin des Portes-en-Ré où se déroule l’intrigue. Même si le nom du village Rétais n’est pas cité, il m’a semblé reconnaître la Bazenne (et ses bourgeoises). L’avantage de cette perte de temps est qu’on en perd peu. Je l’ai fini et résumé avant d’arriver.

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