lundi 19 décembre 2005

Et mon mal est délicieux, Michel Quint, train Blois – Paris, 19 décembre 2005

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Déçu au bout de la deuxième phrase, où le soleil « pète », alors que je croyais avoir trouvé en Michel Quint un styliste hors pair. Il y a bien quelques éclairs, à commencer par le titre de ce roman express (90 pages), extrait d’un vers d’Apollinaire qui lui en a fourni deux (« Oui je veux vous aimer, mais vous aimer à peine, et mon mal est délicieux »), mais noyés dans un langage relâché sans raison valable autre qu’une tentative ratée de mettre de la gouaille dans le récit.

C’est en effet l’histoire d’un vieux monsieur qui choisit un écrivain en herbe pour lui confier l’histoire de sa vie à mettre en livre : l’histoire de l’amour de Luz, une ibère un peu ouf qui croyait être tombée amoureuse de Gérard Philippe. En fait c’est bien du vieux qu’elle était amoureuse mais elle se servait de Gérard Philippe pour ne pas nuire au vieux car elle se croyait dangereuse. C’est à la fois anodin, profond, plein de retournements et un peu convenu. Il y a surtout ce ton de modestie qui est irritant : « l’histoire de nous autres, hommes de peu, n’est que le malentendu d’un baiser attendu et jamais réclamé ».

Quand même un bon compagnon de train, avec exactement le nombre de pages que dure Paris – Blois.

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