mardi 11 novembre 2008

Bright lights, bright city, Jay McInnernay, Paris, le 11 novembre 2008

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Venant après les lourdauds précédents (Valéjo, Gore, Hemon), ce livre m’apparaît comme un bijou d’équilibre, de concision et de légèreté. Rien que du plaisir, un savoir faire jamais pris en défaut et quand même de l’épaisseur, du sang sur les murs. Ici la virtuosité se paie le luxe de la discrétion. Par exemple je ne m’aperçois que maintenant, en le cherchant pour résumer la trame, que le héros n’a pas de nom, ce que la narration constante à la 2nde personne du singulier a permis d’occulter. On se demande à la lecture quel est l’effet recherché par ce procédé : renforcer l’identification au héros, souligner le caractère introspectif de la crise existentielle qu’il traverse, unifier le ton du récit dans un registre détendu… Le fait que le héros n’ait pas de nom incite à privilégier la première hypothèse.

L’inconnu au bataillon enchaine les soirées new yorkaises en s’en foutant plein le pif avec son compère Tad Allagash pour oublier que son top model de femme, Amanda White, ramassée à Kansas City, l’a plaqué après un an de mariage. Les excès nocturnes finissent par lui coûter son poste de vérificateur de faits au New Yorker. Quand son frère Michael parvient enfin à le coincer chez lui, ils se mettent sur la gueule avant de se réconcilier, le jour anniversaire de la mort de leur mère, épisode que notre héros avait enfoui sous le tapis. Il admet finalement que son mariage était une simple erreur et rappelle Vicky, la fille bien croisée au milieu de livre. Ténu comme intrigue, rien d’extravagant. Mais on s’intéresse et on s’identifie, au point que j’ai failli pleurer dans le métro à la lecture des dernières conversations entre le héros et sa mère mourante.

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