mercredi 11 août 2004

Les sots, Vincent Degarde, Paris, 11 août 2004

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1er roman de l’impétrant, acheté à cause de l’adjectif « hilarant » dans la chronique du monde littéraire sur la nouvelle vague de la littérature française. C’est effectivement un petit livre amusant, avec un petit côté recueil de blagues éculés sur les débiles (ex : un des sots est sur un puzzle depuis 6 mois mais ne s’inquiète pas parce qu’il y a écrit 4-11 ans sur la boite) et de devinettes archi connues pour intelligents (Degarde ose le « il disparaît quand je l’appelle » et les « deux portes avec cerbères dont l’un ment et droit à une seule question »), ce qui est très énervant. De même on se demande si l’éditeur a lu le livre avant de le publier : Jessica invite Pascal au resto le lundi à 20h et la scène se tient le soir même alors qu’on est vendredi. Il y a comme ça des tas d’invraisemblances qui laisse penser que l’auteur ne s’est pas trop creusé la tronche et pas beaucoup relu, mais comme il dit à la fin que le bouquin est truffé de pastiches, ce sont peut-être les pastiches non relevés qui expliquent les incohérence… J’en ai quand même relevé quelques-uns, notamment les caricatures au début du livre de Delerm, Nothomb, Houellebecq, qui m’ont effectivement hilaré, et un peu plus tard Ellis. Entrecoupant les considérations lourdingues sur la logique (Marie est prof de logique), pleins de propos amusants et intéressants dont notamment des maximes sur la drague qu’il faut que je me greffe au cerveau :
1. En cas de débat d’idées, toujours aller au-delà des possibilités intellectuelles de l’adversaire, serait-ce en bluffant, tout en lui faisant croire qu’on pense qu’il comprend. Ne jamais s’éterniser, ça va deux minutes.
2. Même en cas d’adversaire maternante, ne jamais se laisser plaindre. Dévirilisation assurée. Changer de sujet d’un air blessé si nécessaire.
3. On ne relance jamais deux fois le même thème, sauf volonté explicite de la personne à séduire.
4. Être toujours un peu trop modeste, pour laisser entendre qu’on est exceptionnel.
5. Le lieu est toujours enchanteur à cause de l’être aimé. A part ça on méprise un peu parce qu’on a connu mieux.
Tout ça est un peu décevant au recopiage…

Une chose vraiment réussie dans le livre, c’est la conclusion, la dernière phrase en particulier, « je t’attends ». Ca n’excuse pas les approximations qui jalonnent l’histoire et quelques grosses foirades, mais ça les atténue singulièrement. Encore un point positif : les nombreuses adresses au lecteur sont sympathiques (à quelques lourdeurs près). Adam Thirlwell pourrait en prendre de la graine.

Je ne suis pas bien sûr pour autant d’acheter le prochain livre de Vincent Degarde, sauf peut-être en poche : rien de nécessaire. Quant à ses comparses de la nouvelle vague française qui cite Paul Auster et Milan Kundera en référence (David Foenkinos, Martin Page), je suis refroidi alors que je n’étais déjà pas chaud.

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