lundi 9 août 2004

Rapport sur moi, Grégoire Bouiller, Paris, 9 août 2004

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Disproportion entre les 2h30 de lecture de ce livre de poche à 3,33 € et les 40 ans qu’il aura fallu à l’auteur pour le pondre. La 1ère phrase est « j’ai eu une enfance heureuse » et la suite résume les drames de cette enfance (conçu lors d’un threesome, Bouiller n’est pas le fils de son père, ses parents sont complètement barrés, sa mère suicidaire) et les répercussions que cette enfance a eu selon lui sur son existence entre 20 et 40 ans, marquée notamment par une période de trois mois dans la rue sur laquelle l’auteur ne s’étend pas. C’est vraiment un bouquin et un type étranges : très simple et complètement tiré par les cheveux, notamment pour les correspondances entre séquelles d’enfance non digérées et péripéties plus ou moins provoquées de la vie d’adulte, naïf et malsain, à mi-chemin entre le « j’en rajoute pas » et le racolage voyeuriste. Le type est beau, sympathique et séduisant mais vrillé de la tronche et il cherche dans son enfance les raisons du vrillage. Et des raisons il en a, lui.

Sinon pleins de délires d’enfant très bien observés et des points de vue intéressants, notamment sur le sexe, « l’une des rares possibilités de se livrer avec quelqu’un à une expérience humaine qui me dépasse (en temps de paix). » J’apprends aussi que Grégoire vient du grec et signifie « celui qui veille », l’éveillé.

Bizarrement, un tas de gonzesses dans ce bouquin mais une fois que l’auteur a eu plus de 9 ans, pas un pote qui soit nommé ou même sommairement décrit. Tout juste une de ses gonzesses qui s’enfile à peu près tous ses potes et à qui il finit par faire une gamine avant de se faire larguer (si je ne mélange pas). Et des relations qu’il choisit parce qu’elles s’insèrent dans son Odyssée personnelle, bouquin dont la lecture en une nuit lui a sauvé la vie, ce qui constitue un des passages obscurs du récit. Un sacré tordu, en fin de compte, qui sent quand même un peu l’intellectuel de salon (ou de boite). Bref je ne sais pas quoi en penser alors autant se contenter de retenir les idées intéressantes de ce que le dos de couverture présente comme un manuel de survie : par exemple que la vie commence à 40 ans, parce qu’avant on ne fait que digérer son enfance. C’est vrai que c’est rassurant d’y croire.

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